Vous déjeunez avec votre collègue Sophie, qui s’abstient de commander un verre de vin. Pas son habitude… Un regard sur son ventre qui vous paraît plus rond, vous fait demander : « Mais tu es enceinte ? » Elle répond, un peu gênée : « Oui, mais chut ! Je ne l’ai encore dit à personne au bureau ». Concilier grossesse, rythme de travail et stress ne va pas toujours de soi. Cet heureux événement à venir nécessite quelques aménagements pour rester en piste niveau pro, et préserver un précieux équilibre entre « working girl » et « future maman ».
Début de grossesse : l’annoncer au travail
L’annonce d’une grossesse à sa direction fait souvent l’objet d’un dilemme. « Vous êtes tentée de retarder l’échéance, pour protéger votre tranquillité d’esprit. Mais inversement, trop tarder ne manquera pas de provoquer le ressentiment de votre boss », prévient la psychologue Lise Bartoli. L’informer tardivement va l’obliger à réagir dans l’urgence. Vous êtes donc tiraillée entre la peur de le dire trop tôt, ou trop tard.
LA BONNE ATTITUDE À ADOPTER :
- Tenez compte des deux parties, votre patron et vous. Choisissez par exemple l’approche du 4ème mois pour annoncer que vous êtes enceinte, ce qui vous évitera de cacher votre ventre.
- Prenez rendez-vous, c’est une évidence. Il faut éviter qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre. Ou bien de le lui dire devant la machine à café, comme si vous parliez de la prochaine grève SNCF, ennuyeuse mais inévitable.
- L’annoncer entraîne forcément des conséquences. Tout va dépendre des relations que vous avez avec votre boss. Si elles sont bonnes, ce sera une simple formalité. Dans le cas contraire, vous risquez d’essuyer des remarques. A vous de l’assurer de votre motivation et de votre engagement dans l’entreprise.
2ème trimestre de grossesse : le boulot version zen
Les bouleversements hormonaux consécutifs à la grossesse ne représentent pas un frein à vos activités professionnelles. Sauf complications pour certaines, qui dans ce cas sont médicalement suivies. En clair, vos compétences ne diminuent pas à mesure que votre ventre s’arrondit. Pour notre expert : « Une bonne hygiène de vie, où l’ alimentation, un bon sommeil et un sport adéquat, sont au programme doivent vous permettre de maintenir votre activité normalement ».
Mettez donc l’accent sur une meilleure gestion du stress, à laquelle vous serez sans doute plus sensible. Toutes les approches qui mettent en jeu la respiration, sont les bienvenues, ( yoga, relaxation, sophrologie). En revanche, vos émotions peuvent être mises à rude épreuve et vous risquez de moins bien gérer des piques des collègues ou les remarques de votre boss. Pour pallier certaines remarques, vous pourrez aussi être tentée de mettre les bouchées doubles et de tout faire pour qu’on oublie que vous êtes enceinte. Vous pouvez même parfois en faire plus, voire trop.
LA BONNE ATTITUDE À ADOPTER :
Exprimez-vous ! Si vous éprouvez de la rancœur, de la tristesse, ou de la colère, évitez de retourner ces émotions contre vous. Dites aux personnes concernées que ces propos vous mettent mal à l’aise. Et rassurez-les en même temps que vous vous rassurez vous-même. Oui vous êtes enceinte, mais vous n’êtes pas malade ! Vous êtes même en pleine forme !
3ème trimestre de grossesse : aménager son travail
Le troisième trimestre est souvent le plus difficile. Bébé prend de plus de place et les alertes physiques sont plus nombreuses. Pourtant, comme aspirées par le rythme, nombreuses sont celles qui travaillent jusqu’au bout sans lever le pied… « Il est possible de ménager la chèvre et le choux », assure Lise Bartoli. Et donc de travailler différemment. À partir du 6ème mois, la fatigue, le mal au dos, etc. vont venir bousculer votre rythme de travail. Vous allez mettre en place des solutions, et vous adapter aux nouvelles exigences imposées par votre grossesse.
LA BONNE ATTITUDE À ADOPTER :
- Ecoutez votre corps. A cette étape de la grossesse, c’est lui qui dicte sa loi. Observez quand vous avez des coups de pompe, et prévoyez des micro-siestes si c’est possible. Attention aussi à la fatigue psychologique, qui peut être aussi contraignante que la fatigue physique. Pour cela, soyez à l’écoute de vos émotions et de votre moral, qui en disent long sur votre état de stress lié à la grossesse.
- Programmez des temps de pause, pour vous recharger et vous détendre. Une mini-pause toutes les 1 h 30 est idéale. Au programme : automassages, étirements, respiration…
- Ne sautez jamais de repas, même si le rythme de votre travail est effréné. Profitez du « lunch-break » pour marcher un peu, si vous pouvez.
Bientôt la maternité : apprendre à décrocher
Quand on est une bosseuse, se préparer à quitter le bureau pour 16 semaines (durée des congés maternité) n’est pas si simple. Et pourtant, c’est une réalité. Votre nouvelle priorité, à présent, c’est vous et votre futur bébé. Quelques jours avant la date officielle de votre congés, pensez-donc à préparer cette transition de manière douce. Une étape essentielle pour éviter tout stress de dernière minute (dossiers pas à jour pour votre remplaçant, missions à terminer…).
LA BONNE ATTITUDE À ADOPTER :
Le soir après le bureau, laissez tout derrière vous : soucis, stress et projets divers… Vous avez assez des heures de travail pour penser à tout ça. Une fois à la maison, consacrez-vous à 100 % à cet heureux événement. « Prenez le temps de conscientiser, d’accueillir cet enfant. Dites-vous bien que ce bébé va changer votre vie, il faut se préparer à sa venue », rappelle notre expert. Prenez du temps avec le papa. Pensez à vous équiper et à acquérir les indispensables pour sa première année. Autant d’activités qui vous permettront à coup sûr de mieux amorcer la transition. Et à laisser le boulot derrière, pendant quelques semaines.